Au fond du val d’Azun, le col du Soulor. Je me gare, amusée par un âne pickpocket qui tente de subtiliser le repas d’un promeneur. Je marche quelques minutes en direction du col de Soum, mais je suis rapidement captivée par le travail de sculpteuse de la lumière matinale, elle met en relief les failles, les cassures des parois et des crêtes rocheuses qui me font face.
Séduite, je m’assieds sur un petit rocher sans tenir compte des grincements de dents de mon iphone qui vient de perdre son écran dans ma poche arrière. Peu m’importe, je crayonne déjà ces massifs qui surplombent la route pittoresque du col de l’Aubisque. Posée au-dessus comme une dent de requin grisée, la Soume de Latte domine le paysage. Les couleurs glissent sur ma page, je m’active. La lumière artiste folâtre se déplace sans cesse et gomme les ombres que je viens juste de capturer.
Des meuglements me ramènent sur terre, vaches et veaux s’approchent de moi, curieux, et m’encerclent. Je leur glisse quelques mots polis et m’éclipse. Je reprends mon chemin et la montagne généreuse m’offre un joli petit fossile. Contente de mon dessin, enchantée de ma trouvaille, je célèbre ces richesses par un café au restau du col.
texte retranscrit par Philip Ribe
Val d’Azun, La Soume de Latte de Bazen, vue depuis le col du Soulor / 11.09.2018
Position: 42°57’47.6″N 0°15’33.5″W / 42.963232, -0.259310